Le corps et la loi de trois

Cet article fait suite à un précédent intitulé « le Corps et la trinité » et complète l'image générale du corps comme opérateur central de l''alchimie de notre être. Il est également tiré du livre « Le corps au cœur de l'Homme », en cours d'édition. Une série d'articles dédiés à l'étude symbolique du corps sont consultables en ligne et constitueront à terme une bibliothèque complète des zones et sous-zones du corps-athanor. Pour suivre la constitution de cette base de données, inscrivez-vous à la newsletter !

Je ne vais ici pas explorer toutes les composantes de la loi de trois, mais une en particulier qu'il va être facile d'appliquer au corps. Il s'agit de la notion d'influences externes.

Pour qu'un processus puisse exister en tant que réel processus évolutif, il lui faut des apports externes. Nous avons vu de plus que ces influences, pour être alchimisantes, doivent être elles-mêmes issues des trois plans trinitaires.

Les influences dont le corps-processus a besoin sont donc des « choses » qui vont entrer en lui à la manière dont les substances sont introduites dans l'athanor des alchimistes. Évidemment, pour produire l'alchimie, il ne suffit pas de faire entrer des substances : la qualité de celles-ci, leur quantité, le rythme auquel elles sont introduites, et, surtout, la conscience avec laquelle cela est fait sont déterminantes.

Pour identifier ces influences dont le corps et notre être ont besoin, j'ai été fortement inspiré par les travaux de G.I. Gurdjieff, maître spirituel du début du XX° siècle et qui a diffusé la connaissance d'un chemin spirituel qu'il nommait « quatrième voie ». Il parle des « trois nourritures de l'être ». Ces trois nourritures nourrissent le corps et lui permettent dans certaines conditions d'évoluer. Elles appartiennent toutes au plan de la manifestation terrestre, donc au plan de la vitalité, du principe de l'enfant. Elles sont aussi en lien avec les autres principes, remplissant effectivement les conditions de la loi de trois. Ce sont :

• les aliments (dont l'eau).

• L'air.

• les impressions : cet aliment est le moins identifié comme tel. Il s'agit de ce dont nos sens s'alimentent : la lumière, les saveurs, les sons, les contacts, les odeurs. Nous verrons plus loin que ce sont bien des nourritures puisque notre corps ne peut s'en passer.

Le corps est non seulement apte à intégrer ces trois influences en lui pour les transformer et se transformer, mais la constitution que nous avons décrite avec ces trois centres y est exactement adaptée, chaque centre étant spécialisé dans l'incorporation de l'une des trois nourritures. De plus, les organes spécialisés dans cette fonction sont localisés dans une zone similaire de chaque centre : en relation avec la partie ossifiée antérieure :

• la partie antérieure de la zone du bassin contient les organes de la digestion, qui ont pour fonction d'intégrer au corps les aliments... c'est à dire les produits de la terre.

• La partie antérieure du thorax contient les poumons qui ont pour fonction d'intégrer au corps l'air... c'est-à-dire les produits de l'atmosphère.

• La partie antérieure de la tête est la face, et celle-ci contient l'essentiel des organes des sens (ils sont tous représentés sur cette zone)... pour intégrer les impressions.

Les organes des sens sont inclus et protégés dans les os de la face, comme les poumons le sont par les os des côtes et du sternum... seuls les organes digestifs ne sont que partiellement protégés par les os du bassin.

Néanmoins, nous sommes en présence d'un corps qui est constitué de trois centres, qui sont, nous le verrons, image des trois plans de l'être et du cosmos, et qui sont chacun aptes à absorber et digérer des influences externes. Tout cela justifie la vision du corps comme athanor et la conception selon laquelle l'intégration de ces nourritures ne vise pas seulement un but de survie, mais bien d'évolution.

C'est sur cette base, en tout cas, que se déroule le décodage symbolico-fonctionnel de toutes les zones du corps... ces trois centres « nutritif » étant les « piliers » de notre fonction alchimique incarnée.

Nicolas Bernard