l'importance du corps et la danse

Ena danse océan 1La pratique spirituelle n'est pas tant une pratique tournée vers le ciel et la connaissance ésotérique qu'une attention bienveillante tournée vers notre propre corps.

Développer une pratique d'évolution dans sa vie doit forcément posséder une dimension corporelle. Une spiritualité sans corps est comme une religion sans temple... elle se disperse et ne produit rien.

Mettre le corps au centre de notre vie est une évidence logique dès que nous réalisons que nous n'avons rien de plus certain dans notre vie... c'est également un besoin vital dès lors que nous comprenons que rien ne peut s'élaborer dans notre être sans la participation du corps.

Il est dit dans de nombreuses traditions qu'il existe dans des sphères parallèles de nombreuses âmes en attente d'incarnation et qu'avoir un corps est un privilège. Grâce à celui-ci nous pouvons croître.

Comment se fait-il alors que le corps ne soit pas plus unanimement considéré comme « sacré » ?

 

Nous touchons là un point sensible de la vie intime de l'humain : il doit non seulement œuvrer dans son corps, ce que des activités comme le sport permettent déjà, mais il doit surtout reconnaître la dignité de celui-ci. Honorer le corps et non plus lui « faire faire ».

Combien de personnes n'éprouvent pas de honte de leur corps ? Combien se sentent totalement dignes en lui ? Pour aller plus loin dans cette direction : qui aime danser et n'a pas honte du regard des autres ?

 

Cette dernière question est la plus révélatrice de l'état de décomposition spirituelle de notre société, car de tous temps la danse a été considéré comme une cérémonie... c'est même la cérémonie la plus ancienne et la plus complète de tous les peuples, celle par laquelle le temple tout entier de l'humain entre en résonance avec les cieux. La danse est selon moi l'expression la plus totale de la spiritualité incarnée, c'est une offrande totale de l'être. À l'inverse, celle-ci a été réduite à une performance esthétique réservée à des professionnels (qui peut danser aussi « bien » qu'un danseur professionnel ?), ou à un divertissement « pour se défouler » (on va boîte « se lâcher »). Pire encore, elle a été reléguée au champ honteux de la luxure (les putes... les « danseuses »). Il y a longtemps que la danse a quitté les églises... et que dans le même temps, la plupart des gens se sentent ridicules dès que la danse les saisit.

 

Rreplacer le corps au centre de notre vie, cela signifie replacer le corps dans son expression spontanée, instinctive, dans son élan naturel, vivant vers le sacré.

Danser est physiologique. Tout le monde a en lui cette faculté, en deçà de toute technique, c'est la faculté de célébrer de tout son corps. Un corps vivant est un corps qui danse.

 

Un monde qui replacera le sacré en son centre y replacera également la danse comme expression instinctive, sauvage, de la volonté d'alchimie intrinsèque à l'être humain.

Ceci ne vient pas en négation de toutes les autres formes de pratiques corporelles spirituelles comme le sont par exemple le yoga et les arts martiaux.... c'est juste que ces pratiques dépourvues de l'esprit de la danse courent le risque d'être des technologies stériles au service du « faire faire » au corps.

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